Marcel Beaufils fut un pedagogue exceptionnel qui exerca une influence decisive sur l'evolution de l'esthetique musicale en France, a partir des annees 50. Or, parmi ses ouvrages, Musique du son, musique du verbe est tres certainement celui qui porte le plus fortement la marque de son activite d'enseignant au Conservatoire National Superieur de Musique de Paris ; cette mission, il semblait l'entendre davantage comme celle d'un declencheur d'idees, catalyseur, plutot que du transmetteur d'un savoir fige une fois pour toutes. Bouleversant (...) toute tentative de classification academique, toute certitude acquise, ce livre laisse des pointilles ; un grand souffle traverse son ecriture. N'en deplaise aux musicographes, il s'agit la d'un ouvrage de creation, qui nous rappelle que Marce Beaufils etait egalement un ecrivain qui savait manier le verbe a la fois en tant que dramaturge et en tant que poete. (shrink)

Modernite et tradition? Modernite ou tradition? Que faire de cette question, elle-meme eminemment moderne? Dans le present recueil, l'auteur tente d'avancer une reponse nuancee. Il refuse de muer les termes-cle de la question initiale - modernite et tradition - en un couple antithetique. Il se situe plutot et deliberement dans un fragile entre-deux culturel et conceptuel permettant de decouvrir, d'explorer et d'accepter aussi la mince frontiere a la fois intellectuelle, morale et quotidiennement vecue ou se rencontrent sans cesse modernite et (...) tradition. Une rencontre - les essais reunis dans ce volume le montrent a suffisance - inevitable mais pas forcement dramatique comme d'aucuns le voudraient. La conclusion? Suivant l'auteur, la modernite est condamnee, simplement, a rester jusqu'a un certain degre traditionnelle, a tout jamais, et elle a a thematiser cette appartenance culturelle, religieuse et sociopolitique. Sinon, il sera impossible de sortir de cette impasse qu'est le 'malaise de la modernite'. Apres une reflexion preliminaire poussee sur la problematique centrale du livre - modernite et desenchantement -, l'auteur s'arrete longuement a deux penseurs qui, grace a leur maniere de penser resolument moderne et surprenante, ont conserve cette etrange et envoutante capacite d'emerveiller le lecteur contemporain: Spinoza et Hume. Dans ces oeuvres d'une profondeur et d'une perspicacite admirables se voient thematises certains aspects fondamentaux de la culture tant traditionnelle que moderne comme la religion, la science, l'ethique et le sens commun. La partie subsequente a alors pour but de mieux cerner les multiples rapports entre modernite et tradition. La derniere partie du recueil traite de deux questions actuelles, celles notamment de la soi-disant "fin de l'histoire" (Fukuyama) et de la "crise de la societe occidentale". L'enjeu de cette reflexion plutot ethico-politique reste le meme qu'ailleurs: y-a-t-il moyen de jeter un pont entre modernite et tradition, d'aboutir a une synthese nuancee et viable? Ce que ce livre ambitionne en fin de compte? L'auteur se propose de fournir aux lecteurs les ebauches d'une philosophie moderne et pourtant aussi fort sensible a tout ce que la tradition nous a legue, comme un don presque. Pour y arriver, il essaie de penser et d'ecrire depuis un entre-deux ou s'entrecroisent le premoderne et le moderne ainsi que deux styles philosophiques juges souvent et a tort antinomiques, les philosophies analytique et continentale. (shrink)

À l’heure où l’on prépare le centenaire de la Société française de philosophie, les représentants de la discipline en France constatent, à la faveur de ce coup d’œil rétrospectif, que la tradition philosophique française, jusque dans ses développements au XXe siècle, ne répond guère aux canons de ce qui est enseigné dans les universités étrangères sous l’étendard..

La philosophie de tradition analytique, née à la fin du siècle dernier des critiques de l'idéalisme en Allemagne et en Grande-Bretagne, a connu des développements très variés au vingtième siècle, du réalisme à l'empirisme logique et à la philosophie linguistique. Aujourd'hui elle semble avoir éclaté, aussi bien dans ses méthodes que dans ses doctrines, en de multiples tendances. Le but de cet ouvrage est de présenter cette diversité non seulement dans les domaines " classiques " comme la (...) philosophie de la logique et du langage, la philosophie des mathématiques ou la théorie de la connaissance, mais aussi dans ceux où la contribution de la philosophie analytique est moins connue, en métaphysique, en philosophie de la religion, en philosophie de l'esprit, en éthique, en esthétique, en philosophie politique ou en histoire de la philosophie. Mais il s'agit aussi de révéler, à travers ces développements, la continuité d'une tradition et d'un style, qui incarne, au sein de l'espace pluriel de la philosophie contemporaine, l'une des figures du rationalisme. (shrink)

Charles Peirce (1839-1914) est aujourd'hui considéré comme l'une des figures majeures de l'histoire de la philosophie. De plus en plus étudiée de par le monde, sa pensée se révèle profondément subtile, féconde et contemporaine. Philosophes, linguistes, psychologues, scientifiques de tous bords, nombreux sont les chercheurs qui trouvent chez le père du pragmatisme une source abondante d'idées neuves. C'est en 1867 que Peirce écrivit le texte inaugural de son œuvre, On a New List of Catégories. Texte dense et d'un abord (...) difficile, cet essai renouvelle l'ancienne recherche des premiers éléments de la pensée, apportant à cette quête fondamentale, menée précédemment par Aristote et Kant, une solution solidement ancrée dans la logique qui préside à chacune de nos représentations. Quels sont les éléments (les catégories universelles) qui constituent l'acte de représentation? La « Nouvelle liste » propose une réponse qui pour Peirce est à la fois l'aboutissement des dix premières années de son enquête philosophique (1867-1867) et le fondement de toute sa réflexion ultérieure. Le présent ouvrage s'efforce de reconstituer pas à pas cette recherche en offrant une analyse serrée de chacun des paragraphes de la « Nouvelle liste » ainsi que de très nombreux textes antérieurs souvent inédits et traduits ici pour la première fois. (shrink)

Circular economy thinking has become the subject of academic enquiry across several disciplines recently. Yet whilst its technical and business angles are more widely discussed, its philosophical underpinnings and socio-economic implications are insufficiently investigated. In this article, we aim to contribute to their understanding by uncovering the circular economy role in shaping a new vision, highlighting the social and economic dimensions of future imaginaries and the mechanisms that can enable them to bring about change in the social context. We believe (...) that defining the vision that the circular economy is contributing to shape is key to explain its conceptual framework and activities. Drawing on the concept of fictional expectations, we uncover one of the plausible social dimensions inherent to the circular economy thinking thereby opening up a new perspective on the current debate in the circular economy literature wherein authors, by contrast, are emphasising the lack of an explicit social dimension. Fictional expectations are introduced to refer to those imaginaries of the future that can catalyse social action in the present and counteract societal addictions, in which modern society seems to be trapped. We show how a circular economy inspired vision can be instrumental to the emergence of a fictional expectation that can provide therapies to the current societal addiction of wasteful production and consumption systems. This philosophical background allows us to provide, in conclusion, a new conceptualisation of the circular economy as a cognitive framework instrumental to the emergence of a future imaginary. (shrink)

The notion of “responsibility gap” with artificial intelligence (AI) was originally introduced in the philosophical debate to indicate the concern that “learning automata” may make more difficult or impossible to attribute moral culpability to persons for untoward events. Building on literature in moral and legal philosophy, and ethics of technology, the paper proposes a broader and more comprehensive analysis of the responsibility gap. The responsibility gap, it is argued, is not one problem but a set of at least four interconnected (...) problems – gaps in culpability, moral and public accountability, active responsibility—caused by different sources, some technical, other organisational, legal, ethical, and societal. Responsibility gaps may also happen with non-learning systems. The paper clarifies which aspect of AI may cause which gap in which form of responsibility, and why each of these gaps matter. It proposes a critical review of partial and non-satisfactory attempts to address the responsibility gap: those which present it as a new and intractable problem (“fatalism”), those which dismiss it as a false problem (“deflationism”), and those which reduce it to only one of its dimensions or sources and/or present it as a problem that can be solved by simply introducing new technical and/or legal tools (“solutionism”). The paper also outlines a more comprehensive approach to address the responsibility gaps with AI in their entirety, based on the idea of designing socio-technical systems for “meaningful human control", that is systems aligned with the relevant human reasons and capacities. (shrink)

In search of our highest capacities, cognitive scientists aim to explain things like mathematics, language, and planning. But are these really our most sophisticated forms of knowing? In this paper, I point to a different pinnacle of cognition. Our most sophisticated human knowing, I think, lies in how we engage with each other, in our relating. Cognitive science and philosophy of mind have largely ignored the ways of knowing at play here. At the same time, the emphasis on discrete, rational (...) knowing to the detriment of engaged, human knowing pervades societal practices and institutions, often with harmful effects on people and their relations. There are many reasons why we need a new, engaged—or even engaging—epistemology of human knowing. The enactive theory of participatory sense-making takes steps towards this, but it needs deepening. Kym Maclaren’s idea of letting be invites such a deepening. Characterizing knowing as a relationship of letting be provides a nuanced way to deal with the tensions between the knower’s being and the being of the known, as they meet in the process of knowing-and-being-known. This meeting of knower and known is not easy to understand. However, there is a mode of relating in which we know it well, and that is: in loving relationships. I propose to look at human knowing through the lens of loving. We then see that both knowing and loving are existential, dialectic ways in which concrete and particular beings engage with each other. (shrink)

Proactively including the ethical and societal issues of new technologies could have a positive effect on their acceptance. These issues could be captured in terms of values. In the literature, the values stakeholders deem important for the development of technology have often been identified. However, the relative ranking of these values in relation to each other have not been studied often. The best worst method is proposed as a possible method to determine the weights of values, hence it is used (...) in an evaluative fashion. The applicability of the method is tested by applying it to the case of smart meters, one of the main components of the smart grid. The importance of values is examined for three dimensions of acceptance namely sociopolitical, market, and household acceptance. (shrink)

Afin de proposer un cadre général pour l'étude de la société transnationale actuellement en émergence, l'article examine de manière critique les principales démarches disciplinaires en cours aujourd'hui. Il souligne l'intérêt d'une approche fondée sur un modèle de type centre/périphérie accompagné de l'hypothèse d'une compétition oligopolistique. Avec ce cadre d'analyse général, la sociologie peut identifier son objet dans le système des liens établis entre les êtres humains par-delà les frontières nationales, que ces liens soient directs ou médiatisés par des institutions (...) transnationales. Une version plus élaborée, et révisée, d'un tel modèle est notamment illustrée par la dynamique de la globalisation culturelle, et par le « système mondial des langues ». (shrink)

Etienne Bonnot de Condillac (1715-1780) fut abbé, précepteur, enseignant et ami des Lumières. Il fréquenta Diderot, Rousseau et Fontenelle. Elu à l'Académie en 1768, sa vie ne présente aucun signe particulier. Il vécut pour les idées, et en vécut aussi. L'Essai sur l'origine des connaissances humaines (1749) est le premier ouvrage philosophique important de Condillac. Disciple de Locke et adversaire de Descartes, Condillac y conduit une recherche analytique du processus de la connaissance, indiquant en sous-titre : "Ouvrage où l'on (...) réduit à un seul principe tout ce qui concerne l'entendement humain", En fait, son analyse l'amène à un double principe qu'il énonce en conclusion. D'une part, "les sens sont la source de nos connaissances", et ici Condillac n'opère pas de distinction entre source, origine et fondement. D'autre part, soupçonnant que si nos connaissances viennent avec l'expérience, elles ne viennent pas de l'expérience - pressentant ainsi la philosophie critique de Kant - il est amené à établir un second principe extrêmement fécond : "On ne peur perfectionner les sciences qu'en travaillant à en rendre le langage plus exact. L'origine et le progrès de nos connaissances dépendent entièrement de la manière dont nous nous servons des signes." Cet Essai est le premier dans l'histoire de la philosophie à conduire une analyse rationnelle de la nature et de la fonction du langage débarrassée de la scolastique et de la théologie. Cet aspect est d'autant plus important qu'il influencera de façon notable les idéologues du XVIIIème et contribuera à la naissance de la linguistique. Condillac n'est pas seulement un "philosophe sensualiste", formulation qui traîne dans tous les manuels. On peut à bon droit le considérer comme le fondateur de la philosophie analytique. Depuis presque trente ans, ce texte n'avait pas été réédité en Français. Nous l'avons repris de la troisième et dernière édition revue et augmentée par Condillac en 1777, trois ans avant sa mort. (shrink)

Les ravages de la pauvreté et de la violence dans le monde actuel sont les effets patents d'une crise éthique et culturelle profonde affectant tout spécialement les jeunes générations. Séparer l'éthique de la culture donne les résultats accablants du siècle dernier, Auschwitz en tête. Il y a en réalité une crise, à laquelle seule peut remédier l'éducation. " Éducation est un mot récent, autrefois on disait nourriture ". C'est en effet l'éducation qui donne à vivre une vie proprement humaine. Ce (...) qui doit être mis au centre des sociétés, c'est le sens de l'humain et de la dignité humaine. C'est faire violence à la réalité de l'homme que de la réduire à quelques dimensions abstraites se prêtant à des recettes magiques, comme dans ces prétendues réformes de l'éducation qui vont se succédant rapidement, avec un égal insuccès, dans nos sociétés. Car l'on a chaque fois affaire à des totalités vivantes complexes, en perpétuel devenir, chez qui tout est intimement lié et interdépendant. La tâche est immense, redoutable, et les éléments de réflexion offerts dans ce livre paraîtront bien modestes en regard. Mais nul ne saurait s'y dérober, tant elle est vitale. (shrink)

Les textes rassembles ici marquent un tournant decisif de la philosophie biranienne: apres avoir developpe sa pensee dans les Memoires couronnes (tomes II, III, IV, VI), Maine de Biran, revenant sur ses pas, estime qu'il a laisse sans solution les problemes de la metaphysiques classiques. Il s'efforce d'y repondre a partir de son propre point de vue et elabore a cet effet ses theories de la croyance et de l'absolu: l'etre ne se reduit pas au phenomene qui le manifeste; (...) etre, ce n'est pas etre percu. C'est dans les Rapports des sciences naturelles avec la psychologie que Biran traite pour la premiere fois ces questions de maniere detaillee, ce qui l'oblige a reprendre sa distinction du sujet et de l'objet, et a revoir sa critique de Condillac et des cartesiens. On trouvera aussi dans ce volume plusieurs opuscules de la meme epoque abordant ces questions, et notamment des discours prononces a la societe philosophique qu'il animait alors. (shrink)

Insight into worldviews is essential for approaches aiming to design and support sustainable pathways for society, both locally and globally. However, the nature of worldviews remains controversial, and it is still unclear how the concept can best be operationalized in the context of research and practice. One way may be by developing a framework for the understanding and operationalization worldviews by investigating various conceptualizations of the term in the history of philosophy. Worldviews can be understood as inescapable, overarching systems of (...) meaning and meaning making that to a substantial extent inform how humans interpret, enact, and co-create reality. Moreover, worldviews are profoundly historically and developmentally situated. An Integrative Worldview Framework can operationalize worldviews by differentiating five interrelated aspects: ontology, epistemology, axiology, anthropology, and societal vision. The evolution of the worldview concept is suggestive of an increasing reflexivity, creativity, responsibility, and inclusiveness—each of which are qualities that appear to be crucial for the global sustainable development debate. (shrink)

Les textes rassemblés ici marquent un tournant décisif de la philosophie biranienne : après avoir développé sa pensée dans les Mémoires couronnés , Maine de Biran, revenant sur ses pas, estime qu’il a laissé sans solution les problèmes de la métaphysiques classiques. Il s’efforce d’y répondre à partir de son propre point de vue et élabore à cet effet ses théories de la croyance et de l’absolu : l’être ne se réduit pas au phénomène qui le manifeste; être, ce (...) n’est pas être perçu.C’est dans les Rapports des sciences naturelles avec la psychologie que Biran traite pour la première fois ces questions de manière détaillée, ce qui l’oblige à reprendre sa distinction du sujet et de l’objet, et à revoir sa critique de Condillac et des cartésiens. On trouvera aussi dans ce volume plusieurs opuscules de la même époque abordant ces questions, et notamment des discours prononcés à la société philosophique qu’il animait alors. (shrink)

Besides offering opportunities in both clinical and non-clinical domains, the application of novel neuroimaging technologies raises pressing dilemmas. ‘Responsible Research and Innovation’ (RRI) aims to stimulate research and innovation activities that take ethical and social considerations into account from the outset. We previously identified that Dutch neuroscientists interpret “responsible innovation” as educating the public on neuroimaging technologies via the popular press. Their aim is to mitigate (neuro)hype, an aim shared with the wider emerging RRI community. Here, we present results of (...) a media-analysis undertaken to establish whether the body of articles in the Dutch popular press presents balanced conversations on neuroimaging research to the public. We found that reporting was mostly positive and framed in terms of (healthcare) progress. There was rarely a balance between technology opportunities and limitations, and even fewer articles addressed societal or ethical aspects of neuroimaging research. Furthermore, neuroimaging metaphors seem to favour oversimplification. Current reporting is therefore more likely to enable hype than to mitigate it. How can neuroscientists, given their self-ascribed social responsibility, address this conundrum? We make a case for a collective and shared responsibility among neuroscientists, journalists and other stakeholders, including funders, committed to responsible reporting on neuroimaging research. (shrink)

« Les choses qu’on peut enseigné ne valent pas la peine d’être apprises ».Paul Claudel Invité dans ce séminaire de philosophie à parler de l’affectivité, je souhaite commencer par préciser de quel lieu je parle. Ce lieu est celui de la psychanalyse. Les références qui seront les miennes sont donc l’expérience personnelle des cures dites analytiques, d’une part, et d’autre part la doctrine freudienne, lue, interprétée, éclairée par Lacan. C’est donc sous le signe de cette praxis que j’abordera...

The term ‘responsible AI’ has been coined to denote AI that is fair and non-biased, transparent and explainable, secure and safe, privacy-proof, accountable, and to the benefit of mankind. Since 2016, a great many organizations have pledged allegiance to such principles. Amongst them are 24 AI companies that did so by posting a commitment of the kind on their website and/or by joining the ‘Partnership on AI’. By means of a comprehensive web search, two questions are addressed by this study: (...) Did the signatory companies actually try to implement these principles in practice, and if so, how? What are their views on the role of other societal actors in steering AI towards the stated principles? It is concluded that some three of the largest amongst them have carried out valuable steps towards implementation, in particular by developing and open sourcing new software tools. To them, charges of mere ‘ethics washing’ do not apply. Moreover, some 10 companies from both the USA and Europe have publicly endorsed the position that apart from self-regulation, AI is in urgent need of governmental regulation. They mostly advocate focussing regulation on high-risk applications of AI, a policy which to them represents the sensible middle course between laissez-faire on the one hand and outright bans on technologies on the other. The future shaping of standards, ethical codes, and laws as a result of these regulatory efforts remains, of course, to be determined. (shrink)

Empowerment is a prominent ideal in health promotion. However, the exact meaning of this ideal is often not made explicit. In this paper, we outline an account of empowerment grounded in the human capacity to adapt and adjust to environmental and societal norms without being completely determined by those norms. Our account reveals a tension at the heart of empowerment between (a) the ability of self-governance and (b) the need to adapt and adjust to environmental and societal norms. We address (...) this tension by drawing from the work of Freud, Canguilhem, and Lacan. First, we clarify through a discussion of Freud’s notion of sublimation that it is difficult to assess empowerment independent of any social valuations, but also that it is no less problematic to make it dependent on social valuations alone. Second, we draw from the work of Canguilhem to show how empowerment can be understood in terms of the individual’s capacity to tolerate the aggressions of a multiplicity of environments. Third, using Lacan, we show how empowerment requires incorporation of social and symbolic norms, without necessarily rendering ourselves a mere product of these norms. Finally, we demonstrate how the views of these authors can complement one another, resulting in a more sophisticated understanding of empowerment. (shrink)

This article presents an overview ofregulations, guidelines and societal debates ineight member states of the EC about a)embryonic and fetal tissue transplantation(EFTT), and b) the use of human embryonic stemcells (hES cells) for research into celltherapy, including `therapeutic' cloning. Thereappears to be a broad acceptance of EFTT inthese countries. In most countries guidance hasbeen developed. There is a `strong' consensusabout some of the central conditions for `goodclinical practice' regarding EFTT.International differences concern, amongstothers, some of the informed consent issuesinvolved, and the (...) questions whether anintermediary organisation is necessary, whetherthe methods of abortion may be influenced bythe possible use of EFT, and whether EFTTshould only be used for the experimentaltreatment of rare disorders. The potential useof hES cells for research into cell therapy hasgiven a new impetus to the debate about (human)embryo research. The therapeutic prospects withregard to the retrieval and research use of hEScells appear to function as a catalyst for theintroduction of less restrictive regulationsconcerning research with spare embryos, atleast in some European countries. It remains tobe seen whether the prospect of treatingpatients suffering from serious disorders withtransplants produced by therapeutic cloningwill decrease the societal and moral resistanceto allowing the generation of embryos for`instrumental' use. (shrink)

L'article explore la notion wébérienne de «domination rationnelle» comme outil pour analyser les rapports entre les efforts de gestion des populations indigènes par l'État colonial, et le développement d'une forme spécifique de rationalité scientifique, prenant pour objet ces populations: les savoirs anthropologiques. En s'appuyant sur le cas de l'Afrique coloniale française, on s'efforce de montrer comment les dimensions d'instrumentation (avec la production d'instruments d'identification et de compréhension) et de légitimation sont essentielles dans l'émergence de savoirs sur les sociétés et les (...) cultures indigènes, d'abord au sein des appareils administratifs, mais aussi dans les institutions savantes métropolitaines. L'appui au développement de la science de l'homme se fait dans le cadre de projets de « rationalisation » de la colonisation qui rapprochent des savants et des réformateurs liés à l 'École coloniale, voulant redéfinir la profession d'administrateur colonial comme «spécialiste des indigènes». (shrink)

On trouvera reunis dans ce volume tous les discours prononces par Maine de Biran a la Societe medicale de Bergerac, entre sa fondation en 1806 et sa dissolution en 1810; quelques-uns sont inedits, ainsi que plusieurs appendices. Le philosophe confronte aux systemes medicaux en vogue sa philosophie du sujet; bien informe, il discute pied a pied avec Gall, Cabanis et Bichat, des implications philosophiques qu'il excelle a voir dans les oeuvres de ces physiologistes. Ecrits en pleine periode de la (...) maturite, ces textes constituent une excellente expression des grands themes biraniens. Ils sont accompagnes d'une serie de documents - comptes-rendus des seances, reglements de la Societe, plan d'une topographie medicale, etc. - relatifs au fonctionnement de la petite institution creee par le philosophe, alors sous-prefet de Bergerac. (shrink)